Pour orchestre d’harmonie -version 48 musiciens- (2006, env. 23′)
Tre volti del volubile Ares, pour orchestre d’harmonie -version 48 musiciens- (2006, env. 23′)
Instrumentation :
– 1 picc., 2fl., 2 ob., 1 engl.horn, 2 bsn. [or 2 bar. sax. ad lib.]
– 1 picc. clar., 3×4 Bb clar. (I., II., III., possibly 3×2), 2 alt. clar. in Eb [or 2 bass clar. in Bb ad lib.], 2 bass clar. in Bb, 1 contrabass clar.
– 4 sax. [sopr., alt., ten., bar.]
– 4 hrn. in F, 2 cornets (Bb), 2 tromp., 3 tromb., 2 tenor tubas, 2 bass tubas
– 4 perc.: (1 mba. [4oct 1/2], 1 vibr., 1 glockspl. [2 oct 1/2], 1 steel drum [1 oct 1/2], 1 cymbal, 2 gongs, 1 drum, 1 tom, 3 bongos, 3 grancassa [alt, ten, bass], 1 lion roar, 3 wood bl., 4 makubios [ossia: temple bl.], 1 guero, 2 triangles, 1 rattle, 1 wood shell).
Note de programme:
Qu’est-ce qu’une musique militaire ? En quoi une œuvre artistique peut-elle encourager, célébrer (tristement ou victorieusement) ou dépeindre des actes de guerre ? Il y a diverses manières de considérer la guerre : comme activité stratégique et politique indépendamment de ses conséquences humaines (Clausewitz, Sun Tzu) ; comme geste individuel héroïque et de dépassement ; comme expression de destruction et renouvellement éternels (Jünger) ; comme acte de résistance porteur de paix et de liberté ; ou, plus à court terme, comme tragédie humaine terrible (Malaparte).
Tre volti del volubile Ares (trois visages d’Ares l’inconstant), pour orchestre d’harmonie professionnel s’inspire de ces différentes lectures. Le premier mouvement, Inno s’attache aux musiques d’incitation et d’encouragement au combat. Le second mouvement, Il sole è cieco ( 1-violent ; 2-Funebre), d’après l’œuvre homonyme de Curzio Malaparte, fait allusion aux musiques funèbres.
Dans ce diptyque, comme dans mes autres pièces pour grand ensemble, l’orchestre est traité comme polyphonie pointilliste de ses 48 musiciens. Le premier mouvement, Inno, applique des techniques rythmiques complexes issues d’Afrique, les ‘cross-rhythms’, que j’élargis à d’autres paramètres musicaux, et que j’ai, pour la première fois dans cette œuvre, calculé à l’aide de l’ordinateur. L’œuvre est ainsi dédiée à Gérard Assayag et à son équipe de l’Ircam, dont le logiciel Open Music m’a été ici indispensable. Malgré les réticences de dernières minutes de certains ensembles pour créer cette œuvre difficile dans sa réalisation comme dans son message, et en remerciement chaleureux pour ceux qui ont accepté ce défi, le second mouvement est dédié à tous les orchestres d’harmonie, merveilleux ensembles musicaux, dans un esprit d’entente universelle entre les peuples.